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Paul Landry AFFA, 2013, "Élite locale et question du développement au Cameroun. Le cas de l’Adamaoua de 1982 à nos jours" (Thèse de Master en histoire, Université de Ngaoundéré)
Résumé
L’immixtion de l’élite locale dans
le champ du développement rajoute à la complexité de cette question, dont
l’étude permet de comprendre le dynamisme du champ politique camerounais, mais
surtout les particularités de sa culture politique. Partant donc de l’exemple
de la région de l’Adamaoua au Cameroun, cette étude veut questionner dans une
perspective historienne l’articulation entre l’élite locale et la question du
développement. En effet, comment la question du développement est-elle
articulée et manipulée par l’élite locale et quelles en sont les conséquences
sur la culture politique de l’Adamaoua ? L’objectif ici est donc de présenter,
l’irruption de la question du développement dans le champ politique, sa capture
et sa manipulation par l’élite locale ; de montrer la dimension fonctionnaliste
du développement ; et de montrer enfin que la cohabitation entre l’ordre
politique et l’infrasociété ne s’effectue pas seulement selon le paradigme de
la violence, mais aussi selon celui de la négociation autour d’enjeux sociaux
comme celui du développement, qui est ainsi transformé en outil politique.
Mots clés : élite
locale ; question du développement ; Adamaoua
Anye Amandine Ngum, 2013, "Gender and politics: women in the struggle for independence and reunification in the Bamenda grassfields 1958-2011" (Master Thesis in history, University of Ngaoundere)
Abstract
The anticipated celebration of the independence and reunification of Cameroon opened a huge debate on the contribution of women especially those of the British Southern Cameroons who were directly concerned with it. Many are of the opinion that the women played only "behind the scenes" roles and that is why their contribution was not perceived. However, in the Bamenda Grassfields which voted massively for the reunification option, it was discovered that the women, both the village subalterns and the elite, through overt actions, contributed much to the success of this great event in the territory. Although the Igbo domination could be said to have contributed much to the choice of these women in the Bamenda Grassfields, the influence of the male politicians could not be left out. Fifty years after, the protagonists of the reunification seem to be disappointed as some of the terms arrived at during the Fumban Conference are still to be implemented. This has created an atmosphere of discontent in the Bamenda Grassfields and most of these women have responded by belonging to rival organizations which are clamouring for the independence of the British Southern Cameroons. The delayance of this celebration which was supposed to have taken place in 2011 has gone a long way to strengthen the views of those who think that the country was never reunited in the first place.
Key words: Independence, reunification, subalterns, elite
Ndjerane Djormadji, 2013, "Rites et pouvoir au Tchad de 1972 à 2012" (Thèse de Master en histoire en histoire, Université de Ngaoundéré)
Résumé.
La présente étude entend appréhender la dynamique politique du Tchad à partir des éléments immatériels que sont les rites de 1972-2012. A partir des sources et traditions orales ainsi que les sources écrites, il est question d'analyser dans la perspective historique la trajectoire des rapports des rites initiatiques (yondo et excision) au pouvoir en contexte tchadien. En effet, une décennie après l'indépendance, Ngarta Tombalbaye, président de la République du Tchad, après avoir dissout tous les partis politiques dans son Etat, crée le Mouvement National pour la Révolution culturelle et Social (MNRCS) et institue les rites d'initiation comme modalité d'exercice du pouvoir. Ainsi, tous les ministres de son gouvernement et des fonctionnaires sont forcés de retourner dans les villages pour se faire initier. L'imposition fut l'objet de plusieurs répressions tant dans la classe politique que dans les milieux religieux. Nombreux sont les opposants politiques qui ont été contraints de s'exiler, tandis que d'autres sont physiquement éliminés par le régime en place. L'un des moments forts de cette forme d'autoritarisme est la persécution des autorités ecclésiastiques. Les pasteurs, les diacres et les fidèles chrétiens qui rejettent l'idéologie du retour aux sources authentiques prônée par le président sont dans leur majorité torturés, pendus et enterrés vivants dans les camps initiatiques. Toutes ces actions ont entrainé le mécontentement des citoyens Tchadiens, surtout ceux du Nord du Pays, c'est ainsi qu'on assiste à la création des mouvements rebelles visant à renverser le pouvoir en place. La mort de Ngarta Tombalbaye en 1975 suite d'un coup d'Etat ne met pas la fin à l'implication des rites dans le jeu politique. La prise du pouvoir de Malloum et d'Hissein Habré a rendu libre la pratique de l'initiation dans l'optique de préserver leurs pouvoirs. Mais l'arrivée à la tête du pouvoir d'Idriss Deby Itno en 1990 marque une nouvelle dynamique des rites au sein du gouvernement tchadien. Les autorités politiques se préoccupent désormais sur la de la lutte contre la pratique de l'initiation féminine (excision), qui est qualifiée d'une pratique portant atteinte à la santé de la reproduction de la femme. Bien que l'excision soit une affaire familiale entre la jeune fille et ses parents, l'actuel gouvernement met tout en œuvre pour l'adoption d'une forme d'éducation traditionnelle féminine qui respecte les droits de l'homme.
Mots clés : rites, pouvoir, yondo, excision, Tchad.
Loppa Ngassou, 2013, 'L'iconographie dans les manuels scolaires francophones au Cameroun 1951-2009. (Thèse de Master en histoire en histoire, Université de Ngaoundéré)
Résumé
La présente réflexion porte sur l'iconographie dans les manuels scolaires francophones au Cameroun de 1951 à 2009. C'est un inventaire, une classification, une interprétation et un commentaire construits autour de la taxonomie picturale et thématique des différentes images contenues dans les manuels scolaires du cycle primaire public francophone au Cameroun (1951-2009). L'ensemble des données collectées a permis de structurer la réflexion en deux parties. La première partie a porté sur la présentation des manuels scolaires, supports de représentations sociales dont des images contenues dans les manuels scolaires ; des destinateurs et destinataires des images ces manuels scolaires ; de l'identification et des fonctions des images dans lesdits manuels scolaires. Quant à la seconde partie, elle s'est essentiellement attelée à ressortir les différentes thématiques picturales contenues dans les manuels scolaires. Aussi, ont été appréhendées les différentes influences que peuvent avoir ces images sur le façonnement du mental ou encore de la personnalité du jeune scolarisé camerounais, influences qui contribuent à placer l'Afrique en général dans une position d'infériorité par rapport à l'Occident. L'étude a nécessité une recension précise des manuels scolaires du cycle primaire public francophone, supports du matériau de l'étude que sont les images. Le recours à d'autres disciplines a également été nécessaire pour mener à bien cette réflexion. Il s'agit à cet effet de l'Art, l'Histoire de l'art, les sciences de l'éducation, la psychologie de l'enfance, la sociologie de l'éducation, la sociohistoire et l'imagologie historique. Les sources écrites et orales utilisées ont permis non seulement de comprendre la présence et le but des images dans les manuels scolaires mais aussi les conséquences qu'elles peuvent engendrer.
Mots Clés : Iconographie, manuels scolaires, Cameroun.
Baskouda Shelley Simon, 2013, "Minorités sociopolitiques en postcolonie : réflexion sur l'imagination et les formes d'expression du politique à Tokombéré (1960-2011)" (These de Master en histoire, Université de Ngaoundéré)
Les pratiques politiques observables dans l'arrondissement de Tokombéré (Nord-Cameroun) entre 1960 et 2011, reflètent des spécificités dans les modes et les formes d'interpellation du politique par les jeunes et les femmes. Cet espace public dominé par les hommes âgés a provoqué, par saturation des voies formelles de participation politique doublée de crainte de l'autorité locale, l'émergence d'un langage politique renouvelé. Ce dernier emprunte souvent les sentiers de la subtilité et de la subversion afin d'échapper au contrôle répressif du commandement local.
La réflexion qui est développée dans le présent mémoire se propose de mener un examen sur la créativité et l'inventivité politique développées par les cadets sociaux, signe de l'existence des formes originales d'énonciation du politique. Dans une approche pluridisciplinaire puisant dans les démarches analytiques de sociologie politique, d'histoire et de science politique, il est question de cerner la consistance politique de la culture populaire, traditionnellement reléguée au rang de banalité quotidienne en postcolonie par les approches théoriques des politistes classiques.
Ce travail s'intéresse de ce fait aux diverses enchevêtrements qui existent entre musique traditionnelle et pouvoir afin de percevoir comment est ce que le chant populaire se constitue en un espace laudatif, critique et de simulacre envers le pouvoir. Par ailleurs, il étudie aussi les interactions entre pratiques langagières et champ politique à travers l'analyse des systèmes d'adaptation des langues vernaculaires au vocabulaire politique occidental, et des canaux d'émergence d'un lexique local de la dérision politique. Au préalable, il pose un regard analytique sur la mise en place d'un patriarcat public dans l'espace public local. Et il s'intéresse aux structures et espaces d'éveil d'esprit et d'autonomisation des minorités sociopolitiques à Tokombéré.
Mots clés : Minorités sociopolitiques, culture populaire, innovation politique, Tokombéré, Nord-Cameroun