20 MAI 1972, LA FETE DE LA VICTOIRE DE LA France AU CAMEROUN( RECOLONISATION) EN LIEU ET PLACE DES 1er JANVIER 1960 ET 1er OCTOBRE 1961
par Joseph Arsène MBATSOGO
journaliste historien
Ngaoundéré.
La fête de l?unité nationale dit on souvent lors des festivités du 20 mai. En réalité il s?agit de quelle unité ? La division si elle a existé, qui la orchestré? C?est bel bien la France et l?Angleterre. Le Cameroun avant 1919, date marquant la fin de la 1ère guerre mondiale était un térritoire unis, plus vaste que l?actuel. Les mêmes diversités culturelles, voir plus nombreuses, ethniques existaient déjà. Comment peut-on célébrer le retour à la normale comme si c?était le fruit d?une guerre où on sort vainqueur, d?une conquête ? c?est de la duperie politique.
Le 20 mai est en déphasage avec l?histoire du Cameroun. Ailleurs dans les autres pays, la fête nationale a un lien très étroit avec l?histoire politique du pays ; souvent, il s?agit de la conquête armée de la souveraineté internationale au prix du sang, au prix des vies des héros nationalistes. Pour le fameux 20 mai 1972, qui a combattu, qui est mort ? y avait-il un enjeu politique, un défi national et international dans cette fabrication ? rien de tout cela. Pour la France et ses complices dépuis le règne d?Ahidjo jusqu?à Biya, rien ne s?est passé au Cameroun. C?est cette version de léssivage de l?histoire du Cameroun qu?on diffuse partout dans les médias d?Etat et dans les écoles au Cameroun. Or il y a eu une guerre entre l?armée française et les nationalistes UPC d?abord, puis entre l?armée Camerounaise aidée et soutenue par l?armée française et les derniers Nationalistes de l?UPCjusqu?en 1972.
Allez demander à un élève du primaire ou du secondaire la date de l?accession à l?indépendance du Cameroun occidental britanique, ils ne savent pas, encore moins demander lui la date de la réunification ou même de l?indépendance du Cameroun oriental français, très peu connaissent. Que voulez- vous, ces dates gènent beaucoup le régime compris de 1959 à ce jour, et n?ont pas d?enjeu tout au moins ,il n?est pas de l?intérêt de l?ordre gouvernant actuel post colonial de mettre au grand jour ces vérités historiques, qui, lorsque cette jeunesse s?en approprira, commencera à s?interroger, et dans ce cas , les arguments mensongers utilisés jusqu?ici ne tiendront plus.
L?indépendance ? elle a été truquée, faussée, voir même dénaturée réellement, Felix Moumié et ses compagnons de lutte avaient raison de la rejeter. Puisqu?au fait, le Cameroun n?est pas indépendant. La France continue de gouverner par personne interposée. La monnaie, les relations internationales, les produits du sous-sol (hydraucarbures classés produits défense par la France, les minerais etc), la défence, si un Etat dit souverain abandonne, de la volonté d?un seul individu(Ahidjo, condition pour devenir 1er président). ces choses entre les mains d?un autre, comment et avec quels éléments pourra t-il parler d?auto détermination ?
On tente en vain, Yaoundé et Paris sont d?accord sur le fait que la vérité, on la cache pour qu?au fil du temps, personne ne s?en souvienne. De quel droit un peuple tente d?effacer l?histoire d?un autre ? avec la complicité de ces fantoches de dirigeants.
Le Père de l?indépendance du Cameroun Ruben UM NYOBE a préconisé d?abord la ré-unification des deux territoires coupés arbitrairement pour les interêts franco-britanniques , puis l?indépendance. Oui c?était là ce à quoi était destiné le Cameroun, c?était la vraie souveraineté politique internationale. Malheureusement, la révolution a avorté, faute de réelle soutien internationale. La société internationale de l?heure étant plus préoccupée par la guerre froide et la course aux armements de destruction massive.
Néanmoins, les 1er janvier 1960 et 1er octobre 1961 doivent figurer dans le calendrier des fêtes nationales. Même si le Cameroun anglophone n?a pas eu le temps de Chanter Liberté à la Anne Marie Nzié. On se demande si J. N. Foncha a eu à un seul moment l?opportunité de signer un seul decret présidentiel en tant que Chef d?Etat du Cameroun britannique indépendant. Le même jour, où l?indépendance a été proclamé, le même jour, la réunification a eu lieu(le 1er octobre 1961). Le complot d?annexion commandité par les français au travers de leur pion : Ahidjo, était en marche depuis leur défaite dans la guerre des Biaffra et depuis la fameuse conférence de Foumban de février 1961 : les délégués anglophones se sont préparés pour venir rediger le projet de constitution. Mais la surprise la plus désagréable était que le projet avait déjà été bien rédigé par les conseillers juriques français de Ahijo. Leur rôle se limitait à apporter des amendements dont Ahidjo s?est bien moqué à la fin.
Quand on parle de la célébration des cinquantenaires et non du « cinquantenaire », une autre supercherie commanditée par le régime piloté depuis la mère patrie, il s?agit bien de ces dates où les 2 terreritoires accèdent à l?indépendance et se re-unissent.
Le 1er ocotbre, c?est dans quelques jours, le régime a choisis depuis des années phagocyter cette important événement historique par des activités qui masqueraient le grand intérêt national de cette date. Toutes les attentions seront rivées vers ce qu?on appelle « l?élection présidentielle ». les fraudeurs, les dictateurs d?hier s?autoproclament démocrates et loyaux d?aujourd?hui, du jamais vu.
Le 1er octobre est la réelle date de la célébration des cinquantenaires de l?indépendance du Cameroun occidental d?une part et de la ré-unification d?autre part, histoire oblige. C?est la date qui devrait concentrer les activités. Mais comment Yaoundé ou mieux Etoudi qui s?est entouré des meilleurs historiens et analystes politiques mouillés qui manipulent savament le passé, pourrait se permettre ce luxe. Ils seront, les locateurs provisoires du palais de l?Unité rattrapés par les multitudes interrogations dont les camerounais se poseront.
Le 20 mai 1972 intervient après l?assassinat du dernier combattant nationaliste de l?UPC Ernest Oundjé en 1971 à Bafoussam, assassinat qui courronne la guerre commencée en 1955 avec l?interdiction du parti UPC et de l?assassinat du leader UM NYOBE en 1958. La victoire de la France est totale, à travers sa marionnette de président, Ahidjo. Le 20 mai 1972 n?est pas une fête nationale du C ameroun. C?est la célébration de la victoire de la France sur les nationalistes et patriotiques camerounais qui ont osé dire non à la servitude, non à l?exploitation, oui à la liberté totale.