L’opposition au Cameroun: D’une réalité historique à un mythe contemporain
RENCONTRE-DEBAT
L'opposition au Cameroun: D'une réalité historique à un mythe contemporain
L'année 2011 est une année électorale au Cameroun. Apres deux décennies d'expérience démocratique, les camerounais seront une fois de plus appelés aux urnes en vue de designer leur président. Pour ce faire, ils auront a choisir entre le candidat du parti au pouvoir et les multiples candidats issus de l'opposition. Compte tenu de cette échéance électorale, le groupe de réflexion du Coredec a bien voulu s'appesantir sur cette actualité en s'intéressant a la problématique de l'opposition au Cameroun. Il sera question au cours de cette rencontre débat, de questionner la participation de l'opposition dans l'élaboration du jeu politique au Cameroun.
S'appuyant sur une démarche diachronique, les principales réflexions devant animer le débat vont investiguer le fonctionnement et les différentes trajectoires empruntées par l'opposition camerounaise depuis l'année 1960 qui correspond à l'indépendance du Cameroun. Le choix de l'année 1960 comme borne amont de la réflexion ne suppose aucunement une négligence des années précédentes qui constituent le terreau véritable de l'opposition camerounaise. Bien que cette opposition originelle était orientée à l' encontre de l'administration coloniale a travers les luttes nationalistes, il n'en demeure pas moins que les premières formes de résistance que le régime Ahidjo du essuyer par la force trouvent leur essence dans la période coloniale. Ceci suppose donc un effort de mémoire qui permettra d'inscrire la réflexion dans une perspective comparative. L'un des objectifs du débat sera en effet de comparer l'opposition au Cameroun sous le régime Ahidjo (1960-1982) et sous le régime Biya (1982-) au cours duquel, l'opposition camerounaise connu une sorte de renouveau a la faveur de l'ouverture du processus de démocratisation imposé par le discours de
Après plusieurs années de monolithisme politique impulsé par le président Ahidjo, les camerounais avaient une fois de plus la possibilité de constituer un contre pouvoir susceptible de développer un discours antagonique a celui de l'establishment et d'envisager une conquête du pouvoir grâce a l'organisation d'élections pluralistes. Après plusieurs années d'expérience démocratique, force est de constater que la récolte n'a pas tenu la promesse des fleurs. L'euphorie suscitée par l'opposition au début des années 1990 a vite fait de s'estomper. En fin stratège politique, le pouvoir en place a su fragiliser une opposition qui en réalité n'était qu'un géant aux pieds d'argile. Ne disposant d'aucune idéologie politique établie, les partis d'opposition camerounais n'ont aucune consistance politique véritable. Ils sont caractérisés par une inconstance inouïe qui se manifeste notamment par les volte-face de certains leaders de partis politiques. Ces derniers sont passés maîtres dans l'art de la reconversion politique ; surfant entre l'opposition et la majorité au pouvoir. Très souvent cette reconversion n'est motivée que par ambitions égoïstes. L'action des leaders d'opposition allant plus dans le sens de garantir leur participation au partage du gâteau national plutôt que de donner l'espoir d'une alternance politique réelle. Dans ces conditions il est de bon ton de se poser la question de savoir s'il existe une opposition au Cameroun.
Principaux intervenants : Affa Paul Landry
Adjimi N. Caroline
Moderateur : Mahini Bertrand-Michel
Date et heure de la rencontre : Dimanche le 10 avril
Lieu de la rencontre : Coredec
Francis Fogue
Le coordonnateur scientifique
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